Morphologie
Rongeur de la famille des léporidés, le lièvre se
distingue du lapin, d'abord par sa taille bien plus
importante à
l'âge adulte ou il pèse entre trois et cinq kg., par
sa
couleur plus brune empreinte de poils noirs sur le
dos, par ses
oreilles plus longues que la tête et aussi par ses
pattes
arrière nettement plus longues que les
pattes avant,
conformité qui lui permet lorsqu'il est
poursuivi de
soutenir pendant plusieurs kilomètres une course
rapide
entrecoupées de bonds de plusieurs mètres.
Sa queue est noire sur le dessus et blanche dessous
Bien qu'étant un animal sauvage dit "peureux", le
lièvre
n'évite pas forcément l'homme, notamment en
période froide, il aime à se mettre en
forme
à proximité des bâtiments agricoles, des jardins, des
petits enclos enherbés qui jouxtent souvent les
habitations de
nos campagnes. Inversement il peut se laisser
approcher alors
qu'il est "en forme" à
découvert
dans une pâture ou dans un champ .
Il sait aussi très bien se mouler dans le paysage, au creux d'un sillon ou au pied d'une souche, surprenant souvent par son départ bondissant. Le lièvre a la faculté
d'adapter son comportement à son environnement,
pouvant partir
très vite, en tournant parfois tête et oreilles hautes
autour de l'intrus qui le déloge, ou bien en se
défilant
, "en se rasant" pour s'éclipser discrètement comme le
ferait un renard, pour prendre après quelques dizaines
de
mètres, lorsqu'il pense que le danger est écarté
une fuite franche et effrénée qu'il peut entretenir
pendant plusieurs kilomètres s'il se sait poursuivi.
Le lièvre est connu
pour son
habileté à tromper ses poursuivants lorsqu'il est
chassé, si sa rapidité lui permet de distancer ses
poursuivants dans les mètres qui suivent son
démarrage, rapidement, il use de différents
stratagèmes pour faire perdre la piste à ses
poursuivants,
économisant ainsi ses forces.
Découvert, il s'enfuit et cherche à gagner le couvert le plus proche, cultures, foret, friches, il effectue des boucles, entrecoupant sa propre piste, emprunte une route où les chiens perdent souvent sa trace, s'arrête pour écouter les chiens, revient à son point de départ, passe parfois dans l'eau, pour finir par se tapir, tout à l'écoute et prêt à repartir si le danger se manifestait de nouveau. Le lièvre est un animal nocturne, il se nourrit de végétaux, de graines, il adore les jeunes pousses de céréales, en hiver se rapproche parfois des jardins dans lesquels il n'hésite pas à faire sa petite cueillette. La nuit, au lever du jour, il décide de son lieu de repos pour la journée qu'il choisit en fonction des conditions météorologiques et du biotope, il y creuse "sa forme", parfois en plein champ, parfois en plein pré, parfois au fond d'un fourré, parfois contre un talus qui l'abrite du vent, ou en période estivale dans un lieu frais, berges, marais, ou bien encore en un lieu exposé au soleil et abrité s'il fait froid. Le lièvre est à la fois un animal prévisible en fonction de ses habitudes connues, mais paradoxalement imprévisible car on peut le voir jaillir d'un endroit inattendu. Reproduction
croissance
Au moment des amours, les bouquins (mâles) se livrent
à
des combats sans merci qui se poursuivent parfois
plusieurs heures
après le lever du jour et que l'on peut observer
principalement en décembre et janvier.
La hase, femelle du lièvre peut mettre bas jusqu'à 4 portées par an, fortes de 2 à 4 levrauts chacune, c'est une des rares femelles à pouvoir porter en même temps des petits issus de deux fécondations différentes intervenues à des dates différentes, appelé phénomène de "superfoetation".
Le levraut nait couvert de poils, sa croissance rapide
lui permet
parfois d'atteindre le poids de 2 kg à deux mois. Il
est
considéré comme adulte à l'âge de neuf mois
avec un poids qui varie entre 3 et 4 kg.
Régulation prédation
Le lièvre est peu chassé, la pression de chasse est
régulée en fonction des populations recensées pas
l'autorité cynégétique. Il en résulte des
périodes de chasse réduite, parfois à une seule
journée par an, ou bien, méthode qui a tendance à
se généraliser, la création de groupement
d'intérêts cynégétiques et la mise en place
de plans de gestion. Ces deux dernières mesures choisies
par les
chasseurs conduisent à l'adoption et au respect de
règles
définies dans le but de relever les populations
existantes et de
les maintenir à un niveau constant et suffisant par
rapport au
biotope.
Ces deux derrières dispositions visent bien souvent à une interdiction de la chasse de l'espèce concernée pendant un certain nombre d'années, période suivie par des limitations de prélèvement contrôlées par l'autorité cynégétique, toute infraction étant sévèrement réprimée. Ces mesures volontaires portent actuellement leur fruits et nombreuses sont les sociétés de chasses et chasses privées à en accepter les contraintes. Malgré toutes ces mesures en sa faveur le lièvre souffre de nombreux phénomènes qui contribuent à sa disparition ou du moins à ses faibles populations. La disparition du lapin de garenne, véritable garde-manger des prédateurs a détourné les pressions prédatrices en direction du lièvre comme des autres espèces. Les levrauts sont particulièrement vulnérables pendant leur premier mois de vie, ils sont donc une cible facile pour les renards, fouines, martres, belettes, chats sauvages, chats errants , chiens errants, putois, rapaces diurnes, corvidés. En outre le lièvre paie un large tribut à la circulation automobile. Paradoxalement aux attitudes intelligentes que nous lui connaissons de jour, de nuit ceux-ci se font tuer bêtement surpris par les phares des automobiles. Outre cette mortalité violente, la mortalité silencieuse par maladie est très importante chez le lièvre, il suffit d'énumérer les maladies auxquelles il succombe.
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